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Ce guide pratique vous procure un aperçu des notions à connaître et des éléments à prendre en compte si vous envisagez de partager les données de votre PME.

Il vous accompagne en outre dans le choix d'un des Modèles de contrat proposé sur cette plateforme.

Les données industrielles, qu’est-ce que c’est ?

Les données sont des représentations numériques d’actes, de faits ou d’information. Elles peuvent prendre la forme d’enregistrements sonores, visuels ou audiovisuels.

La notion de données industrielles (ou techniques) se réfère à toutes les données qui ne sont pas des données personnelles.

Données personnelles
  • Se rapportent à une personne physique.
  • Permettent d’identifier directement ou indirectement cette personne.
  • Peuvent être publiques ou confidentielles.
  • Sous soumises à des restrictions légales.

Exemples : nom, prénom, adresse, photo, enregistrement vocal, numéro AVS, adresse e-mail, adresse IP, identifiants de connexion en ligne

Données industrielles

Ne contiennent pas d’éléments relatifs à une personne identifiée ou identifiable.

Exemples : données de base ou de référence, métadonnées, données de contrôle, données de transaction.

Les données industrielles qui contiennent des données personnelles doivent être anonymisées au préalable, en supprimant tous les éléments relatifs à une personne identifiée ou identifiable.

Ai-je des données industrielles à valoriser ?

Toute entreprise produit des données en fonctionnant : ce sont toutes les informations relatives à ses activités, regroupées dans différents types de fichiers et de formats. Pour déterminer si vos données sont susceptibles d’être exploitées, posez-vous les questions suivantes :

  • Ces données sont-elles produites de façon récurrente ?
  • Ces données sont-elles facilement accessibles ?
  • Ces données sont-elles de bonne qualité ?
Comment préparer les données industrielles pour l’utilisation et le partage ?

Les données industrielles doivent subir un traitement en plusieurs étapes afin de pouvoir être analysées et interprétées pour en tirer de l’information.

Toutes ces opérations contribuent à optimiser l’exploitation de votre base de données et lui confèrent davantage d’intérêt aux yeux des utilisateurs potentiels

Collecte

Les données peuvent être saisies manuellement, copiées en exportant une source, extraites d’une solution en ligne par des outils de récupération en ligne (plateformes, SaaS) selon deux méthodes : 

Stockage

Le stockage des données s’opère via un logiciel, en direct, dans le cloud ou en réseau.

Structuration

Les données sont structurées dans un format compatible avec les analyses envisagées (tableaux, lignes, colonnes) par un logiciel ou un moteur de base de données.

Transformation

Cette étape comprend le nettoyage (élimination des erreurs et les doublons), l’uniformisation, l’homogénéisation et le formatage des données.

Validation

Elle permet de s’assurer de la qualité et de l’exactitude des données.

Méthode inductive

Elle consiste à collecter les données brutes, sans filtre. Elles peuvent ensuite être analysées en fonction des besoins. L’inconvénient de cette méthode est qu’elle exige de grandes capacités de stockage, et donc engendre davantage de frais.

Méthode déductive

Les données sont collectées dans un but précis. Cette méthode nécessite qu’on ait identifié la situation de départ et formulé une hypothèse de travail permettant de « filtrer » les données recherchées. Moins coûteuse, cette méthode est la plus intéressante pour les PME.

Le partage de données, comment ça marche ?

Comment fixer le prix ?

À l’heure actuelle, il n’existe pas de standards tarifaires applicables. Les modèles de contrats laissent les parties libres et de décider si la mise à disposition des données est payante ou gratuite, et quel en est le prix. La rémunération doit prendre en compte vos coûts de mise à disposition des données (frais de stockage, formation ou transformation des données), auxquels on ajoute une éventuelle marge de profit.

 

Une autre méthode de valorisation peut se fonder sur le revenu potentiel résultant de l’utilisation des données, par exemple en fixant une rémunération sous forme de pourcentage du revenu généré par leur exploitation (comme dans le cas de licence de droits de propriété intellectuelle).

Quelle que soit la méthode choisie, le prix payé est déterminé en fonction de l’étendue des droits concédés au destinataire (par exemple droits exclusifs), de l’avantage qu’il en retire, aux engagements contractuels pris par le fournisseur en termes de qualité et d’exactitude des données, de la rareté et du volume de celles-ci, de la durée et de la fréquence des mises à jour.

Comment identifier des tiers intéressés ?

Il s’agit d’identifier des cas d’utilisation des données, ou à défaut, des intervenants sur votre chaîne de valeur ayant un intérêt à les exploiter. Cela permet plus facilement une exploitation complémentaire plutôt qu’une exploitation concurrente.

Exemple:

Une PME collecte des données sur ses machines de production et les utiliser pour gagner en efficacité. Elle peut aussi les partager avec…

Le vendeur

Pour lui permettre d’apporter des améliorations aux machines

Le prestataire de maintenance

Pour qu’il puisse mieux connaître la source des problèmes et offrir des services plus efficaces

À quoi faut-il faire attention ?

En Suisse, il n’existe pas de réglementation spécifique relative aux données industrielles, mais le cadre réglementaire international évolue, notamment avec le Data Act de l’Union européenne, qui pourrait déployer ses effets dans notre pays. Les Modèles de contrats proposés en tiennent déjà compte sur certains points (standards techniques, restrictions d’utilisation).

Certaines dispositions du droit suisse sont en outre susceptibles de s’appliquer (droit d’auteur et protection des logiciels, protection des secrets d’affaires, loi sur la concurrence déloyale, etc.). Il faut par ailleurs prévoir un régime de garantie et, le cas échéant, une obligation de confidentialité.

Pourquoi signer un contrat de partage de données industrielles ?

Le volume de données industrielles ne cesse de croître avec l’essor des produits connectés. Ces données sont des facteurs de connaissance et de profit. En les partageant, les entreprises favorisent l’innovation, renforcent leur compétitivité sur le marché, réduisent leurs coûts et améliorent leur productivité. Il est important que les petites et moyennes entreprises soient plus nombreuses à tirer parti de cette ressource essentielle de l’économie numérique.

À ce jour, la Suisse ne dispose pas de législation spécifique sur les données industrielles. Leur protection repose sur un ensemble disparate de réglementations issues de différents domaines, tels que le secret des affaires, la concurrence déloyale ou encore certaines régulations sectorielles. Dans ce contexte, la meilleure approche consiste à définir soi-même un cadre clair pour le partage des données en établissant un contrat. Cependant, la rédaction de tels contrats peut être complexe.

 

Cette plateforme vous simplifie la tâche en mettant à votre disposition des Modèles de contrats standardisés, faciles à utiliser et personnalisables dans le respect du cadre juridique applicable.

Quelques exemples :
  • Un exploitant d’une ligne de production collecte des données relatives à la fréquence des incidents sur la ligne, l’efficacité des différents points de production, les éventuelles surcharges, la consommation d’énergie liée à chaque ligne, afin d’en tirer des statistiques d’efficacité en compilant les données concernées.
  • L’exploitant d’un système d’irrigation automatique accède aux données recueillies par une station météorologique connectée pour d’améliorer les cycles d’arrosage et développer son offre en termes de qualité, de maintenance et d’entretien.
  • Une coopérative de coiffeurs met en commun un lot de données relatives à la quantité et au type de produits utilisés auprès des clients (colorations, shampoing, soins, etc.), les périodes de l’année durant lesquelles ces produits sont plus ou moins utilisés, etc. Elle propose la mise à disposition de ces données de manière non exclusive à une liste des dix plus gros fournisseurs de ces produits.
  • Une PME installatrice de pompes à chaleur fournit les données de consommation d’énergie des pompes à une start-up pour lui permettre le développement de modèles plus efficaces sur le plan énergétique.
Comment conclure un contrat de partage de données ?

Il y a trois types principaux de partage de données auxquels correspondent les trois Modèles de contrat mis à disposition :

Transfert unilatéral
  • Ponctuel
  • Payant ou gratuit
  • Possibilité d’accès aux résultats
Abonnement
  • Régulier
  • Payant ou gratuit
  • Pas d’intérêt du détenteur aux résultats
Échange
  • Bilatéral (synergie mutuelle)
  • Gratuit
  • Accès mutuel aux résultats
Quelques exemples :
  • Un fabricant de machines-outils fournit des données à une entreprise qui développe des solutions pour la maintenance de capteurs thermiques (transfert unilatéral ).
  • Le constructeur d’une machine accède aux données résultant des tests de qualité effectués par sa clientèle. Ces données lui permettent d’améliorer sa machine (abonnement).
  • Des architectes partagent des informations relatives aux délais d’obtention de permis de conduire en fonction des communes et des périodes de l’année (échange).

Différents critères sont à prendre en compte:

  • Besoins et finalités du traitement envisagé
  • Type et format des données mises à disposition ou qu’on souhaite obtenir
  • Garanties (qualité et exactitude, méthodologie de collecte, compatibilité et interopérabilité)
  • Mise à disposition gratuite ou payante

Les Modèles de contrat présentent tous la même structure : ils comportent une page de couverture, une liste de définitions, un ensemble de clauses contractuelles et une page de couverture. Les différentes options sont indiquées entre crochets. Nous vous en proposons une version commentée qui fournit des informations spécifiques et une version non commentée.

Contrats, mode d'emploi

Choisir le modèle de contrat
Choisir les différentes options (utiliser les commentaires si besoin)
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Compléter et signer la page de signature
Exécuter le contrat : mettre à disposition les données et les utiliser conformément au droit et au contrat